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Le sport et le vivre ensemble

La valeur républicaine et inclusive du vivre ensemble appliquée au sport?

La notion de vivre-ensemble fait partie intégrante de notre République Française. Elle est selon Roland Barthes dans le fait d’« accepter et (de) construire une sociabilité sans aliénation de l’autre ». Elle traduit l’idée d’une cohésion sociale, d’une harmonie où les différences entre les individus ne sont pas un frein à la paix. Il s’agit d’un respect mutuel guidé par un désir commun pacifique et par une appréciation reconnaissante de l’autre.

Au sein de la République Française, le vivre-ensemble signifie le partage des valeurs et l’intégration de tous les citoyens dans la Nation. Elle est incarnée par la liberté d’opinion, la laïcité, la liberté d’expression, le concept de Fraternité et de Solidarité…

Mais comment la dynamique du vivre-ensemble peut s’exprimer dans la pratique sportive ?

Le vivre ensemble par le sport : Porteur des projets et de valeurs républicaines

Le sport peut être un étendard des valeurs républicaines. En effet, il s’agit d’une pratique démocratisée touchant toutes les catégories socio-professionnelles, tous les âges et toutes les cultures. Le sport est une activité sans visage social, il est à la portée de tous. De plus, la réussite sportive est souvent interprétée comme la preuve d’un progrès social ou le reflet d’une société multiculturelle française réussie. Prenons l’exemple du football, le sport le plus pratiqué dans l’Hexagone avec 2 millions de licenciés en clubs, selon les chiffres du Ministère des Sports. Depuis le début de son histoire française, le football a fait appel à des joueurs issus de l’immigration. Durant les années 1930, l’équipe nationale comptait 20% à 35% de joueurs étrangers. Par exemple, Raoul Diagne qui était le fils du député sénégalais Blaise Diagne fut en 1931 le premier footballeur noir à rejoindre l’équipe des Bleus. Très vite, l’équipe de France de football devient le miroir de l’immigration et ainsi véhicule l’idée d’un vivre-ensemble réussi. On peut citer Michel Platini, petit-fils d’immigré piémontais, ou encore Zinedine Zidane, fils d’immigrés kabyles. Durant la victoire des Bleus en 1998 ou encore plus récemment en 2017 durant la Coupe du Monde, le football devient l’identité d’une France plurielle et unique où la diversité et les différences culturelles sont transcendées par les valeurs républicaines communes et la passion du sport. Cette proportion a véhiculé les valeurs de la République française est telle que des célébrités sportives telles que Lillian Thuram sont fréquemment invitées à des évènements de débat citoyen, comme par exemple en janvier 2018 dans le cas de « Vivre ensemble, les Assises Nationales de la Citoyenneté ».

Vivre ensemble les sports : Réellement inclusif ?

Dans la dynamique du vivre-ensemble, la question reste le sport est-il véritablement inclusif ? En effet, la diversité de la société française ne repose pas uniquement sur les dynamiques d’immigration et les différences ethnoculturelles. Les femmes et les personnes à mobilité réduite, par exemple, sont-ils inclus dans le sport national ? Effectivement, lorsque l’on pense à l’équipe française de football, l’image d’une joueuse féminine ou d’un handisportif ne nous vient pas à l’esprit. Des évènements se sont développés et ont été mis en place pour justement renforcer cette idée de vivre-ensemble et d’inclusion. Comme par exemple, la Coupe du Monde Féminine de la FIFA qui s’est déroulée entre juin et juillet 2019 en France.

Sources

BOUVAR Chrystel (Décembre 1990), « Le Sport pour vivre ensemble », L’Humanité

KOFFI Rodrigue (Juillet 2014), « Le sport : un acteur de paix et de vivre ensemble », Jeune Afrique

SARREMEJANE Phillipe (2016), Ethique et sport, Editions Sciences Humaines

DIETSCHY Paul, « Football et immigration en France », Musée de l’histoire de l’immigration section Histoire de l’immigration.

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