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Le Sport et l’Estime de soi

L’activité sportive améliore-t-elle le bien-être psychologique ?

Il existe des thèmes intimement liés au sport, qui ne sont pourtant que rarement abordés. Par exemple, avez-vous déjà entendu parler de « psychologie du sport » ? La psychologie du sport s’intéresse aux processus et aux conséquences psychologiques que génèrent une activité physique. En raison du fait que cette discipline étudie les répercussions d’une pratique sportive sur la santé mentale, le concept d’estime de soi est une thématique récurrente.

Le sport comme vecteur de santé et de bien-être psychologique

L’estime de soi est un concept psychologique qui peut paraitre abstrait et flou. Pourtant, on parle énormément d’ « amour de soi » ou de « confiance en soi », des concepts qui sont intimement liés à l’estime de soi. Coopersmith désignait en 1984, l’estime de soi comme « l’expression d’une approbation ou d’une désapprobation portée sur soi-même. Elle indique dans quelle mesure un individu se croit capable, valable, important ». L’estime de soi désigne la valeur et le degré de compétence de soi-même que l’on s’auto-attribue. En d’autres termes, il s’agit de l’image et de la valeur que l’on a de soi.

Le sport étant une activité physique mais aussi un domaine de compétition, il implique l’estime de soi sur plusieurs niveaux autant physiques que mentales. En effet, en permettant d’acquérir des habiletés physiques, il contribue à véhiculer une image corporelle positive. Il assure également une valorisation sociale, le sport étant souvent pratiqué dans un club ou une fédération, il permet d’entretenir un lien social et de développer une communauté. Dans ce sens, il assure une socialisation nécessaire pour la santé mentale de tout individu. Il existe aussi dans le milieu des compétitions sportives, au moment d’une victoire, un sentiment de valorisation de soi et de reconnaissance qui ne peut que contribuer positivement à l’estime de soi.

Le sport comme solution face à des besoins spécifiques

La pratique régulière d’une activité sportive est ainsi vectrice de bien-être psychologique, elle permet d’alimenter positivement l’estime de soi. En 1946, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait défini la santé comme étant « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Cette définition permettait d’introduire les Activités Physiques Adaptées (APA), un dispositif mélangeant les pratiques sportives et artistiques dont la visée est l’autodétermination des personnes possédant des besoins spécifiques.

Ce projet des APA a par exemple été apporté dans le processus de réhabilitation et d’insertion des personnes possédant des addictions. « L’addiction est une affection cérébrale chronique, récidivante caractérisée par la recherche et l’usage compulsif de substances psychoactives, malgré la connaissance de ses conséquences nocives » telles que des maladies cardio-vasculaires, des troubles respiratoires, hormonaux, hépatiques ou pire la mortalité. Au-delà des conséquences purement physiques de la consommation addictive de substances psychoactives, l’une des conséquences premières est la diminution de l’estime de soi accompagnée d’un repli sur soi. Cette consommation addictive n’est pas perçue par les personnes victimes d’addiction comme une activité valorisante, au contraire elles ont majoritairement honte et honte d’en être addict. Ce qui conduit inévitablement à un isolement et un dénigrement de soi. Les APA dirigées par des professionnels, des enseignants diplômés de licence STAPS mention APA Santé, sont ainsi proposées dans des établissements sanitaires médico-sociaux pour résoudre ces problèmes de santé.

Mais ces APA ne sont pas exclusivement dirigées vers des personnes atteintes d’addictions. Au contraire, ce dispositif fut créé au départ pour assurer l’autonomie et renforcer l’estime de soi des personnes handicapées. Dans ce cadre, l’activité physique est une manière de favoriser « la réhabilitation, la normalisation et l’intégration » de ces individus. Au sein d’infrastructures sécurisées et adaptées, l’exercice sportif par des personnes handicapées permet à la fois une socialisation, la réhabilitation de leurs capacités physiques, une valorisation des performances autonomes et l’entretien d’un lien social.

Sources

DELIGNIERES Didier (2008), « Estime de soi et pratique sportive », Psychologie du Sport, Chapitre V, Pages 52 à 61.

ALLEYNE Julia (2003), L’estime de soi, le sport et l’activité sportive, Association Canadienne pour l’avancement des femmes du sport et de l’activité physique (ACAFS).

COURSIER Quentin (2017), Estime de soi : l’impact positif de l’activité physique et sportive, IRBMS.

LAPLANCHE Kim, ROCHE Valentin, SEVEN Alex (2016), Activités Physiques Adaptées et Addictions aux drogues, IRBMS.

SUNRISE MEDICAL (2017), Sport et handicap : associés ensemble pour une vie active.

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